Plan du site
Liens - Votes


Aller au menu
FARJAS

   HOMMAGES
  Retour

Photo de Jean-Claude Farjas par Yvette Troispoux
Photo de Jean-Claude Farjas par Yvette Troispoux ©

Hommage à Jean-Claude Farjas rendu par Ghislain de Diesbach

Cher Jean Claude,

C'est la dernière fois que je te parle, ainsi que je le faisais encore il y a quinze jours et comme nous l'avons fait si souvent depuis trente ans, mais aujourd'hui, je parle aussi au nom de tous ceux qui t'ont connu, proches ou lointains, pour te rendre un ultime hommage et surtout pour te remercier d'avoir été, pour chacun de nous, un merveilleux ami.

Très divers, venant d'horizons fort différents, ces amis témoignent par leur nombre et leur variété de ton éclectisme autant que de tes qualités de coeur et de ton ouverture d'esprit. Cet éclectisme et ce goût d'autrui, si rare, était dû non seulement à tes qualités, mais également aux expériences d'une vie bien remplie, aux carrières différentes que tu as suivies.

Né en 1924, dans une famille d'ancienne bourgeoisie bourguignonne, il n'y avait rien de bourgeois en toi, au sens péjoratif que l'on attache aujourd'hui à ce mot, car tu avais su conserver les qualités d'honnêteté, de droiture et de goût de l'effort qui étaient dans la tradition de ces familles.

Tout jeune, incertain de ton avenir, tu ne rejetais rien de ce passé sur lequel tu t'es toujours appuyé pour garder ta liberté de jugement, une culture solide et le sens des véritables valeurs, ainsi que cette courtoisie qui rendait les relations avec toi si charmantes et si sures.

Au hasard de nos conversations j'ai pu glaner quelques souvenirs de ton adolescence et de ces années de guerre, dure école à ton âge. En 1944, tu t'es engagé dans la lère armée française et tu as ainsi participé au campagnes d'Alsace et d'Allemagne.

Au retour, alors que tu avais fait des études d'ethnologie et d'anthropologie, tu as renoncé à ces disciplines austères pour entamer une carrière de journaliste à Paris-Presse et Paris-Match , ce qui t'a permis d'interviewer beaucoup de gens célèbres, acteurs, écrivains et hommes politiques. Tu as connu ainsi Jean Lecanuet dont tu as dirigé la campagne lorsqu'il s'était présenté aux élections présidentielles.

Du journalisme écrit, tu es passé à la Radio et à la Télévision pour devenir bientôt directeur du centre de presse de la Principauté de Monaco, nouvelle occasion de rencontrer beaucoup de grands de ce monde et de collectionner des souvenirs que tu contais avec esprit.

Est ce avant ou après que tu as dirigé Radio Tanger ? Je ne le sais plus, mais tu as passé plusieurs années au Maroc, y rencontrant aussi beaucoup de célébrités françaises ou étrangères et, comme jadis Delacroix, tu as rempli tes yeux de visions que tu devais restituer un jour dans ta peinture.

C'est relativement tard que tu es revenu à celle-ci, après un premier essai en 1958. Sans doute est-ce pour cela que tu as évité les maladresses et les hésitations du débutant. Mûri par l'expérience, et de nombreux voyages, tu es venu à l'Art directement, sans passer par cette vie d'artiste que les débutants confondent avec le signe évident du génie...

Ta peinture, en un siècle où toutes les audaces étaient permises, voire encouragées, était presque un défi lancé contre la mode et ses extravagances. L'art avec lequel tu composais tes tableaux, la minutie avec laquelle tu en soignais les détails, le choix raffiné des couleurs, tout cela était une protestation contre l'à peu près, le laisser-aller, voire aussi l'esbroufe de tes contemporains.

Suivant l'état d'esprit de ceux qui les regardent, il y a dans tes toiles la sérénité des paradis perdus ou la mélancolie des mondes engloutis. Ce sont des paysages à la fois minéraux et végétaux dont l'homme est en général absent, comme un muet reproche adressé à l'espèce humaine pour avoir gâché l'oeuvre du Créateur ; c'est un monde idéal, d'avant la faute, où un animal met, de temps en temps, une note insolite, un rappel de vie.

Cette peinture étrange, onirique, a été vite appréciée en France et à l'étranger. Elle a même été souvent exposée à Bruxelles, Amsterdam et Tokyo.

Le succès ne t'a jamais grisé. Tu en as seulement profité pour aider les autres. Bon artiste, tu as été aussi bon camarade, encourageant les débutants, les aidant à exposer leurs oeuvres, les invitant aux Salons dont tu t'occupais, notamment au Salon d'Automne dont tu as été le secrétaire-général.

L'Oasis
L'Oasis ©

Un autre aspect de ta personnalité est moins connu, c'est ton talent d'écrivain. Dans les années 50, tu avais commencé un roman, mais tu as aussi écrit des nouvelles, que j'ai lues récemment et qui montrent que tu aurais pu mener une double carrière de peintre et d'écrivain, car chez certains artistes les deux dons se conjuguent. Je me souviens, dans des pages consacrées à Tanger, de la description d'une forge ou d'une chaufferie qui témoignait du coup d'oeil du peintre.

La minutie que l'on remarquait dans tes toiles, on la retrouvait dans ta façon de mener ta vie, aimant que tout soit bien fait, bien organisé, pour aboutir à cette harmonie dont tu faisais l'une des règles de ton existence, en ne laissant rien au hasard, à l'improvisation, préparant un diner pour tes amis avec autant de soin qu'un voyage et n'étant, malgré le souci du détail, jamais fastidieux.

Ta vie, certes, n'a pas été exempte de vicissitudes, mais tu étais parvenu à cet équilibre, à cette sérénité que tu avais si longtemps cherchés. Récemment, évoquant ton passé, tu me disais mélancoliquement : "Je n'ai jamais été aussi heureux, j'ai enfin la vie que j'ai souhaitée, et c'est maintenant qu'il faut la quitter..."

Le 29 novembre, tu m'écrivais : "La Mort rôde. Parfois il me semble entrer déjà en agonie. Fasse Dieu que tout cela se passe sans angoisse, sans souffrance, pour accéder à l'autre rive..."

Cette visiteuse, tu l'a reçue héroïquement, sans te plaindre, essayant seulement d'oublier sa présence et son insistance à se rappeler à toi, chaque jour un peu plus. Jusqu'au bout, tu es resté maître de toi, écartant les questions sur ta santé pour t'intéresser aux autres et tenter de vivre, en dépit de tout, donnant à tes amis une leçon de courage et d'abnégation. Le soldat de 1944, l'artiste intransigeant étaient là, t'aidant pour ce dernier combat.

A la mort, il n'est point de remède ; il y a néanmoins des consolations. Pour les croyants dont tu étais, il y a la certitude de la vie éternelle, et pour des personnalités comme la tienne, il y a l'espoir de survivre un certain temps dans la mémoire de tes amis, puis, lorsque ceux-ci à leur tour auront disparu, ton oeuvre sera là pour rappeler à la postérité ton talent - et ton nom.

                               Saint-Sulpice, 27 février 2002




Hommage à Jean-Claude Farjas au Salon d'Automne en 1990 à Paris

Hommage Hommage La vie de Saint-Siméon Normandie Out of Africa

1 - Salon hommage ©
2 - Salon hommage ©
3 - La vie de Saint-Simeon ©
4 - Normandie, l'arrivée à New-York ©
5 - Out of Africa ©




Hommage à Jean-Claude Farjas à l'Association des Artistes du Ve en 2002 à Paris

Le sommeil du berger, le Mont Saint Michel Le jeune homme blessé Animaux d'Afrique et d'Asie Chartres

1 - Le sommeil du berger, le Mont Saint Michel ©
2 - Salon - Vidéo hommage ©
3 - Le jeune homme blessé ©
4 - Animaux d'Afrique et d'Asie ©
5 - Chartres ©




Hommage à Jean-Claude Farjas au salon 2002 de la Nationale des Beaux-Arts au carrousel du Louvre à Paris

Carte d'invitation au carroussel du Louvre Hommage Oreste et Pylade Le croiseur Georges Leygues L'addax

1 - Carte d'invitation au carroussel du Louvre ©
2 - Salon hommage ©
3 - Oreste et Pylade ©
4 - Le croiseur Georges Leygues en 1939 ©
5 - L'addax ©



Hommage à Jean-Claude Farjas à la XIVe Biennale des artistes du VIe en 2008 à Paris

Invitation Mairie du 6eme, Paris. Mairie du 6eme, Paris Salon du Vieux Colombier, Paris. Avec le maire du 6eme

1 - Invitation ©
2 - Mairie du VIe arrondissement, place Saint-Sulpice, Paris. ©
3 - Mairie du VIe arrondissement, place Saint-Sulpice, Paris. ©
4 - Salon du Vieux Colombier, Mairie du VIe. ©
5 - Olivier Passelecq, Adjoint au Maire chargé de la culture; Madame Lecoq; Alain B.Farjas; Jean-Pierre Lecoq, Conseiller de Paris, Maire du VIe arrondissement. ©







Author : Florent Pellerin